Bertrand Priour et Ivan Jurasik

Bertrand PRIOUR et Ivan JURASIK
« Peintographie »

Ivan Jurasik et Bertrand Priour sont nés la même année. Ce n’est pas leur seul point commun.
Leurs démarches artistiques sont un peu similaires, avec une même recherche sur la composition, la couleur et les transparences. Bien sûr l’œil du peintre et l’œil du photographe amènent des résultats différents sur la surface vierge de la toile ou du papier.
Composer dans cette exposition les peintures d’Ivan Jurasik avec les photographies Bertrand Priour, permet alors de montrer les similitudes et les différences de leurs démarches.

Bertrand Priour
Né dans un petit village du Morbihan, Bertrand Priour a étudié le cinéma à Paris VIII.
Pendant 17 ans, il fut responsable audiovisuel de la Maison européenne de la Photographie, créant sa vidéothèque, programmant son auditorium, et mettant en œuvre les installations et vidéos d’artistes dans les salles d’exposition.
Il a ainsi collaboré étroitement avec les plus grands noms de la photographie contemporaine, développant auprès d’eux son regard sur le monde et ses habitants.
Installé depuis 2009 en Ardèche, il se consacre désormais à la création : photographie, écriture et peinture.

Bouquets photographiques
Pour Bertrand Priour, qui commença à photographier au club photo de son collège, la photographie est devenue, à l’égal d’un tube de peinture ou d’un bloc de marbre, un matériau pour créer d’autres images composites. En s’éloignant de la représentation, il associe les couleurs et les transparences pour apporter à ces compositions abstraites autant de touches et de nuances, dans une approche picturale. Les bouquets photographiques présentés sont chacun faits de trois photographies prises au printemps 2025 dans le Jardin du Mas de T’ai, à Rocher (Ardèche).

Ivan Jurasik
Ivan Jurasik a grandi dans une ville à la forte présence religieuse, dont il reprendra certains thèmes, mais peu de lieux dédiés à la culture. La seule activité, Petit chanteur dans une choral, mais très vite il préfère le Rock n Roll et dessine des guitares dans la marge des cahiers, puis des personnages de bandes dessinées. Sur les conseils d’une marraine de coeur il entre aux beaux-Arts de Reims. Deux petites années, mais la peinture est là, elle lui servira à exprimer une certaine vision du monde à travers ses différents lieux de vie., non pas une vérité mais un autre point de vue, un autre éclairage. Rien de bien original mais l’espace de la peinture offre des horizons infinis. Son chemin l’a mené en Ardèche d’où une partie de sa famille est originaire. Pour combien de temps ? C’est une autre histoire.

« Quand je suis entré aux Beaux-Arts je voulais faire de la bande dessinée et du rock. Aujourd’hui je pratique la peinture (et la photo occasionnellement), et je fais toujours du rock. Honnêtement, je n’ai pas choisi la peinture, c’est elle qui m’a choisi et qui m’a accompagnée sur les chemins de la vie, certains parfois sans issues.
Il y eu trois rencontres importantes, artistiquement parlant :

– J.L. Scheffer professeur de culture général qui m’a fait comprendre et aimer la peinture à travers la sociologie de l’art.
– Jackson Pollock lors d’une visite à Beaubourg, l’espace en mouvement, le geste, le rythme.
– La peinture chinoise, la gestion de l’espace, la transparence, la perspective cavalière, la maîtrise du trait.

Il y avait aussi tout un discours sur l’abstraction et la figuration… Pourquoi choisir ?

’’ La figuration est une vue
subjective du monde.
L’abstraction est-elle
une nouvelle figuration ? ’’

‘’Le monde est illusion,
la peinture est illusion,
mais les émotions
qu ‘ils nous procurent
sont bien réels.’’

Ivan Jurasik